Chroniquer cet album me ramène vingt ans en arrière dans mes années collège. L’étiqueter de Neo Metal serait extrêmement réducteur. À l’époque où SLIPKNOT et KORN cartonnent, l’arrivée de SOAD a l’effet d’une bombe tellement leur style est indéfinissable. Après un premier effort pas mal du tout mais manquant de hits immédiats, on a avec "Toxicity" un ensemble très solide et chaque titre a son côté fédérateur. "Prison Song" a l’effet d’une déflagration et on est happé dans cette spirale de violence, de mélodie, de fun mais aussi d’émotion. Écoutez "Chop Suey!" et vous comprendrez. On passe ici en seulement trois minutes par tous les adjectifs décrits plus haut.

"Toxicity" transcende l’auditeur, c’est frais, c’est percutant. Cette efficacité déconcertante est aussi dû à la courte durée des pistes. SOAD n’y va pas par quatre chemins et nous balance un uppercut d’une quarantaine de minutes. Alors oui certains titres sont un peu en-deçà ("Bounce" par exemple) mais dans l’ensemble on ne peut qu’apprécier cette qualité de composition et la fraîcheur qu’elle apporte (qui a vu venir les excellents breaks de "Needles" et "Deer Dance" ?).

Vingt ans après, l’impact de cet album est encore palpable. Il suffit de voir dans les setlists à quel point il est fortement représenté, signe de son importance pour le groupe et pour les fans. SOAD aura eu le mérite de marquer les esprits avec sa courte discographie et même si "Mesmerize" se voudra plus accessible, "Toxicity" est clairement l’album à écouter au moins une fois dans sa vie.