Deux faits totalement indépendants, subvenus de manière quasi-concomitante, sont à l’origine de cette bafouille que vos yeux embués parcourent à l’instant même.

En premier lieu, ce fut une déclaration de Lars Ulrich (METALLICA si besoin est de préciser) qui trouvait que "Lulu" vieillissait particulièrement bien selon lui. Sacré Lars, jamais le dernier pour la déconne. De l’autre, le commentaire de l’un de nos bien-aimés lecteurs, qui soulignait à quel point "Toxicity" était bon. Ni d’une, ni deux, il ne m’en fallait pas plus pour me recoller sur le champ dans les feuilles le second LP des Américanos-Arméniens les plus célèbres de la planète Metal.

Car s’il y a bien deux albums qui font l’unanimité au sein de la joyeuse rédaction de NIME, c’est bien "Lulu" et "Toxicity". Il y a habituellement toujours en effet un chroniqueur, animé par un esprit pervers de contradiction, de défenseur des causes perdues, ou de fly-fucking, pour apporter un point de vue différent de celui des autres. Notez au passage que c’est sans doute également ce qui fait notre charme, mais je vous laisserai en débattre sur notre Discord (pub). Bref, à ma gauche, du caviar pour l’équipe : six reviews, six fois une étoile. Pas un pour tenter de trouver le moindre intérêt au bousin, votre serviteur y compris. À ma droite, idem (en incluant ces quelques lignes) : six Kros, six fois cinq étoiles (égal trente).

Alors vous me direz, à quoi bon en rajouter après toutes ces années, hein ?

Parce que l’écoute une fois de plus était jouissive. J’y ai redécouvert des titres comme "Jet Pilot" ou "Forest", le disque se dévoilant encore malgré les centaines (milliers ?) d’écoutes.

Parce qu’il est tout bonnement impossible, quand on a jamais entendu parler de SOAD, de prévoir la musique délivrée, la direction que la chanson va prendre, la richesse des mélodies arméniennes qui côtoient les riffs dévastateurs de l’ami Daron. Au passage, Shavo savait encore jouer de la basse. Que c’était agréable ! J’avais oublié cette époque.

Parce que Serj y délivre une partition vocale habitée, absolument unique en la matière, performance qu’il ne réitèrera plus jamais de sa carrière à mon sens. Parce que les harmonies vocales de "Deer Dance" ou de "Needles" me filent toujours les frissons.

Parce que nous avons également des jeunes lecteurs (en espérant que tous ne soient pas déjà sur Tik-tok), qui découvrent les groupes actuels. Mus par la même curiosité que celle de nos jeunes années lorsque nous exhumions BLACK SABBATH ou LED ZEP’, ils ont cette envie d’explorer les catacombes de NIME et par là-même de réaliser combien SYSTEM OF A DOWN était grand en 2001.

Parce que "Toxicity" m’a redonné goût au Metal après cinq bonnes années de mise à l’écart volontaire, à l’aube du siècle nouveau.

Parce que SOAD touche ici au sublime et cet opus figure dans mon TOP 10 all time. Quatorze chansons, une pelletée de tubes intemporels ("Chop Suey!" évidemment, l’éponyme, "Prison Song", "ATWA", "Aerials", n'en jetez plus) et connus de tous. En somme, quarante minutes pour l’éternité.