"No Prayer For The Dying". Pas de prière pour les mourants. Ça veut dire quoi ? Qu'en 1990, IRON MAIDEN implorait ses fans de ne pas prier pour le salut de son âme artistique si jamais celle-ci venait à s'égarer ? Parce que c'est de cela dont il s'agit, sur ce huitième opus longue-durée. Éteinte, la flamme créatrice qui nous avait offert le grand, très grand "Seventh Son Of A Seventh Son". Disparu, le souffle épique qui habitait bon nombre de grands classiques de la Vierge de Fer depuis ses débuts. Oublié, le sens du tube Heavy qui tue le game à chaque sortie d'album, et même avant, quand paraît le premier single. Parce que les Britanniques avaient le chic pour envoyer LE hit de leur album à venir à chaque fois. En 1990, en revanche, IRON MAIDEN nous balance "Holy Smoke". Pas dégueu, hein, loin de là. Mais pas au niveau des grands classiques du groupe. Certainement pas de ceux qui se font une place définitive ou presque dans leurs setlists.

Mais MAIDEN ne nous enfume pas non plus avec ce morceau, sans doute l'un des deux plus efficaces d'un album où les Londoniens ont voulu revenir à des choses plus simples, plus spontanées, moins calibrées. Bruce Dickinson s'y montre en verve, le riff d'ouverture fait mouche et la satire que le groupe fait des télévangélistes est savoureuse. "Holy Smoke" se classe sans aucun mal parmi les meilleurs titres du disque avec le non moins savoureux "Bring Your Daughter To The Slaughter" et son refrain taillé pour exciter le public en concert. Le reste de la tracklist est très en-deçà du niveau moyen de la Vierge de Fer durant les années 80. C'est un fait. Ce huitième L.P. ressemble à une somme de Faces B ou à une compil' de chutes de studio. Après, chacun voit midi à sa porte et fait sa petite sélection perso. En ce qui me concerne, je conserve ces deux-là et le bien Hard et accrocheur (haha) "Hooks In You", unique compo cosignée par le futur fuyard Adrian Smith.

Pour le reste, rien de bien fou à se mettre sous la dent. "Tailgunner" est plutôt sympa mais même du côté des histoires d'aviateurs en temps de guerre, dada de Dickinson, ce morceau est banal par rapport à "Aces High". "The Assassin" passe bien également, mais surtout grâce à son refrain et ses chœurs. "Run Silent Run Deep" se retient par le rythme des vocaux et pas par grand chose d'autre. Quant à "Mother Russia", il s'agit de la plus longue pièce de l'album avec seulement 5 minutes et 30 secondes au chrono. L'aspect épique que l'on attend de ce genre de titres chez MAIDEN est absent mais les riffs du morceau, aux guitares ou au synthé, se tiennent. Sans plus. Pour ce qui est du reste, je n'en retiens rien, y compris du morceau-titre. Du remplissage. Ce qui, pour un album de moins de 45 minutes, est un peu fort de café. M'enfin, n'en voulons pas trop à un groupe qui a transformé le Heavy Metal au cours de la décennie précédente. Tout le monde a le droit à une baisse de régime. Même les meilleurs.