Dans la lignée de "Somewhere In Time", IRON MAIDEN continue de tracer le sillon d'un Heavy Metal accessible. Mais un Heavy à même d'apporter ses lettres de noblesse à l'adjectif. De très haute noblesse, d'ailleurs. De celle dont on fait les rois et les empereurs. Rien que ça. "Seventh Son Of A Seventh Son" est l'aboutissement absolu du Metal MAIDENien. En fusion, il coule avec une fluidité totale. De la première à la dernière note. De plus, c'est une Vierge de Fer complètement en phase avec son époque qui nous est donnée à entendre ici. Je trouvais que l'ouvrage capitalisait sur la formule de "Somewhere In Time" et lui en ai, un temps, tenu rigueur. À tort. Car il fait un usage encore plus pertinent des synthétiseurs, des vrais, cette fois, même si la guitare-synthé d'Adrian Smith est toujours là.

Ces synthés nous donnent un tube de Hard 80s extrêmement catchy en "Can I Play With Madness", dont les sonorités n'auraient pas dépareillé sur le "1984" de VAN HALEN. Et sur le plus Prog "Infinite Dreams", leur usage au sein de cette composition très "light" de Steve Harris - du moins, sur la première partie et le final - dévoilent par moments un IRON MAIDEN plus proche de l'AOR qu'il ne l'a jamais été. Et ça marche ! Ces synthés font aussi merveille sur le morceau-titre, en particulier en son milieu et sur son final, où ils installent une atmosphère de mystère captivante. Mais surtout, ces synthés n'effacent jamais de l'équation les guitares, qui restent motrices des riffs et des soli, toujours superbes. Pour s'en rendre compte, il suffit d'écouter LE tube "The Evil That Men Do", au refrain conquérant, et les tout aussi imparables et non moins Heavy "Moonchild" et "Only The Good Die Young", qui ouvrent et ferment le ban de manière magistrale.

Morceau prétendument faible, le délicat "The Prophecy", lancé subtilement par ses claviers et guitares clean, devient une chanson Metal dont les atours folkloriques collent bien à l'inspiration Fantasy qui habitait le groupe au moment de sa composition. Le titre est moins marquant que le lumineux "The Clairvoyant" qui le suit et surtout moins définitif que le "Seventh Son Of A Seventh Son" qui le précède, mais il est tout de même très beau. Enfin, en termes de beauté, rien n'égale cet épique et magnifique morceau-titre, sur le compte duquel je me suis longtemps trompé. Je trouvais la partie chantée lente à démarrer et déplorais ce refrain répétitif. Erreur ! IRON MAIDEN, au contraire, crée une attente, installe une tension qui prend définitivement corps quand le tempo s'apaise, et qui monte progressivement pour exploser sur la partie finale, aux twin guitars magiques. Ce "Septième Fils d'un Septième Fils" est un album qui fait se rendre à l'évidence. Et l'évidence est qu'il est parfait. Pas le premier dans mon cœur, mais parfait néanmoins.