Une vérité méconnue pour commencer : METALLICA a toujours manqué de régularité et a foiré un disque sur deux (du moins pendant la période où le groupe arrivait encore à sortir des choses potables – ensuite c’est devenu pire). La meilleure preuve en est ce "Master Of Puppets" qui n’est rien moins que la redite, en moins bien, du précédent. Même structure, même type de compos, mêmes idées ressassées encore et encore… Autant l’admettre une fois pour toutes et arrêter de pinailler : nous sommes ici en présence d’un album sympathique mais terne que l’on pourra traiter, au mieux, avec une certaine condescendance.

Une brave bête, en somme. Ce disque s’écoute sans déplaisir, mais n’importe qui (pour peu de n’avoir pas oublié un coton tige dans chaque oreille) peut constater le petit coup mou qui frappe le groupe. Alors d’accord "Battery" est potable (copie carbone de "Fight Fire With Fire"), "Master Of Puppets" a du jus et "Welcome Home (Sanitarium)" est un sacré morceau de bravoure, avec lequel METALLICA tient crânement son rang. Mais c’est tout. Le reste est morose et souvent pataud, avec quelques mélodies ça et là qui sauvent la mise mais ne justifient pas plus d’une ou deux écoutes. Même "Orion", soi-disant pièce d’anthologie, n’est qu’une piètre tentative pour refaire l’infaisable, à savoir "The Call Of Ktulu".

Ajoutez à cela une production ratée, qui donne l’impression constante d’écouter un mauvais MP3, et l’on obtient un « peut mieux faire » que les fans intégristes – qui confondent souvent leur envie d’aimer le groupe avec ses qualités réelles – n’ont jamais admis. Heureusement, certains d’entre nous assument ce rôle ingrat, parfois pénible mais salutaire : dire les choses telles qu’elles sont… Et là, en l’occurrence, le roi est nu : "Master Of Puppets" est bon, sans plus.