Vous avez vu la note.
Vous voulez que je vous dise quoi de plus ?
Bon, d’accord, mais c’est bien parce que c’est vous.

"The Final Frontier" est un plantage en règle. On parlait de celui de "Virtual XI" (on peut trouver de nombreuses circonstances atténuantes à "No Prayer For The Dying"), on arrive au même niveau là. C’est d’autant plus décevant que "A Matter Of Life And Death" était vraiment un excellent disque, qui propulsait IRON MAIDEN vers de nouveaux sommets.

On va causer de la pochette un instant. Un des éléments fondateurs du succès du groupe, mine de rien, avec son zombie sympa à qui on confirait sans la moindre hésitation sa belle-mère. À travers le temps, il aura été lobotomisé, enterré (mort) vivant, aura été une espèce de divinité égyptienne ou une momie, un cyber-zombie, il aura été torturé, aura été un cauchemar virtuel ou bien réel. On rappelle qu’il a été un red jacket ? Inutile. Là, Eddie… Eddie n’est plus Eddie et quelque part, ça fait un pincement au cœur. On se tape une espèce d’extra-terrestre, le croisement entre un Predator et euh… Les bestioles de Mars Attacks, un truc tout moche qui nous renvoie dans les années 80. Merde, après Tim Bradstreet, ce truc, c’est une insulte.

On disait que "A Matter Of Life And Death" était bien, mais qu’est-ce qu’il pouvait être long ! Eh ben, "The Final Frontier", c’est encore plus long, mais ce n’est pas terrible. Bon, OK, ce n’est pas de l’argument, il va falloir développer un peu. Mais prenez-le comme ça : "The Final Frontier" n’est pas terrible.

Bien sûr, il y a cette introduction à "Satellite 15… The Final Frontier", qui tranche complètement avec tout ce qu’a pu faire le groupe avant. Malheureusement, c’est le seul truc à sauver de ce morceau, qui ne décolle jamais, qui peine à surfer sur l’intérêt qui naît de cette fameuse introduction. Et ce n’est pas "El Dorado" qui va remonter la barre. Pour le coup, on ne dirait pas un morceau de IRON MAIDEN, même si on a droit à une basse bien mise en avant, mais personnellement, ça m’évoque plus THIN LIZZY que la Vierge de Fer. On ne va pas épiloguer non plus sur "The Alchemist", qui malgré le fait que ce soit complètement daté est l’une des meilleures pièces de cet album.

Bruce semble gentiment à la peine tout du long. Il ne dégage pas la force qui émanait de lui sur "A Matter Of Life And Death". En fait, il semble avoir fait comme ses comparses, brancher le pilotage automatique jusqu’aux dernières notes de "The Wild Wind Blows" qui elle-même est bien interminable. Puis 76 minutes, désolé, mais ce n’est pas humain. Pas en un bloc, pas comme ça, pas avec des compositions aussi prévisibles et… Naïves ? Inintéressantes ? Poussives ? Indignes du standing du groupe ?

"The Final Frontier" est un plantage en règle, et avec le sourire. Le jugement peut paraître un brin sévère, mais qui aime bien châtie bien, à ce que l’on dit. Pour ma part, l’un des pires albums de IRON MAIDEN avec "Virtual XI". Heureusement, comme on l’a déjà vu par le passé, MAIDEN est un groupe qui sait rebondir.