Nous le savons, chaque nouvel album de MACHINE HEAD se vit comme une partie de roulette russe. Parfois, la bande à Robb Flynn passe entièrement à côté de son sujet et nous nous rassemblons autour de son lit de mort, comme au moment de la sortie de "Catharsis" pour danser avec elle quatre ans plus tard avec un "Øf Kingdøm And Crøwn" de haute volée, au point où sa qualité en devenait surréaliste. Mais un terrible secret a été éventé depuis des années par le principal intéressé en personne : Robb Flynn est une petite pute qui va souvent essayer de diriger son groupe vers les styles qui ont le vent en poupe. Parfois, cela fonctionne à peu près ("The Burning Red"), d’autres fois c’est plus délicat ("Supercharger") mais le paradoxe réside dans le fait que MACHINE HEAD possède une personnalité forte qu’il ne sait pas exprimer, ou alors par hasard ("The Blackening").

Et là… Ben disons que… C’est laid. Déjà, il faut savoir s’arrêter avec les caps lock et les « ø ». C’est marrant le temps d’un album, après il faut penser aux mecs qui écrivent les titres. Là, j’ai pas envie de faire l’effort de les mettre en forme, ça sera à la mode nimienne habituelle. Si cela doit devenir un gimmick, on regrettera que ce qui était une idée intéressante au départ devienne juste pénible dans le manque d’imagination. Ensuite, clairement, le mieux sur ce disque, c’est sa pochette. Voilà. Il ne reste plus qu’à encadrer le 33 tours et on a une belle déco pour les chiottes.

Parce que musicalement… C’est à se demander ce que cherche réellement Flynn. Comment personne n’a osé lui dire qu’il accumule ici un catalogue monumental de mauvaises idées au millimètre carré de bande. D’habitude, j’aime les albums courts, ils se retiennent souvent mieux que certaines boursoufflures de 70 minutes. Mais disons-le clairement, je prends nettement plus mon pied avec l’heure de jeu de "The Blackening" qu’avec cet "Unatoned" 20 minutes plus court. Et qui me semble pourtant bien long. Et je n’arrive toujours pas à savoir si c’est de l’humour américain façon "Y a-t-il un Pilote dans l’Avion" ou du sérieux à la "Kramer Contre Kramer" qui nous est servi ici, mais j’ai plus envie de pleurer que de rire quand j’entends cet amas de morceaux creux.

Quel plaisir y a-t-il à écouter cette parodie de Groove Metal sur les couplets qui vire Metalcore sur les refrains gentillets à la voix claire ? Comment Flynn a fait pour fournir si peu d’efforts pour bien chanter sur ces foutus refrains ? Parce que n’allez pas me dire que "Outsider" vous provoque de l’émoi dans le caleçon, parce que c’est tout simplement une horreur indicible, pour paraphraser ce bon vieux Lovecraft. Et je ne vous parlerai pas de "Scorn" par pure décence envers ce groupe que j’aime pourtant bien. Enfin si : le final de l’album est à son image : catastrophique. Pour dire, j’ai pris énormément de plaisir à me refaire "Catharsis".

Puis ajoutez à cela des soli qui sont à l’efficacité ce que Kerry King est à l’intelligence (1) et vous obtiendrez un album qui ne décolle pas. Pire, qui ne fait que s’enfoncer inexorablement dans une médiocrité qui flirte dangereusement avec la nullité. J’ai envie de dire que le Metalcore est un métier et que ça ne s’improvise pas (2). Pour ma part, ce disque est juste une définition de la gêne. La gêne de voir une formation que j’apprécie incapable de tenir son rang et se complaire dans cette absence de bonnes chansons. À l’échelle de MACHINE HEAD, ce disque est tout simplement catastrophique.


(1) Bon, c’est tombé sur lui, pas de chance…
(2) La rédaction de chroniques est un passe-temps, un hobby, mais insultez-moi si ça vous fait plaisir.